Fiche : Rousseau, discours sur l'innégalité

Céline nous fait également parvenir une fiche sur ce texte !
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1. Rousseau Discours sur l’inégalité.

Devenu célèbre après « l’illumination de Vincennes » et son Discours sur les Sciences et les Arts, Rousseau écrit le Discours sur l’inégalité tout en sachant qu’il va trop loin pour remporter le même succès. Dans ce discours, il reconstruit par raisonnement l’évolution de l’homme primitif à l’homme civilisé.
[lecture du passage]
Avant l’ « illumination de Vincennes », Rousseau est un philosophe assez connu, qui a également écrit un opéra, entendu par les gens de la Cour. Cependant, il n’avait rien d’exceptionnel et devait sentir, inconsciemment, qu’il était différent.
Son premier discours lui fait remporter le prix de l’académie de Dijon en 1750 ; mais le deuxième, en 1753, va beaucoup plus loin et en l’écrivant, il sait qu’il n’aura pas le prix et déclenchera de nombreux débats.
Il met de côté les données historiques et essaie d’imaginer tout seul comment les choses se sont passées : son modèle ne se veut pas vrai mais utile pour comprendre pourquoi aujourd’hui les hommes ne sont pas heureux.
Etude du passage.

I. Analyse de Rousseau.

Dans son discours, Rousseau réinvente la manière dont l’homme a évolué. Pour lui, l’homme idéal n’est pas solitaire (Voltaire lui fait dire ce qu’il veut) mais libre, indépendant (pas d’esclave, valet, salarié,…). Tout le début du texte dresse le tableau d’une vie sauvage idéale en appuyant sur cette indépendance qui préserve les hommes de la tentations et de l’asservissement. Le lieu contenant cette vie primitive est la mer, on reconnaît par exemple l’île de Robinson : c’est en effet une période de voyage et de romans de voyage (Voyages de Bougainville, et Complément au voyage de Bougainville de Diderot) et on invente à partir des détails qui font rêver. L’avantage des îles comme lieux idéaux : c’est loin et on peut rêver sans risquer d’être déçu, la probabilité d’y aller étant faible.
L’idéal selon Rousseau est donc une vie libre, sans contrainte : une vie motivée un peu par la survie mais beaucoup par l’agrément.
Le progrès constitue une avancée : avant, tout est plat, ensuite et aujourd’hui encore, on a une dynamique qui favorise le progrès technique, social et politique mais les conséquences sont de plus en plus néfastes pour l’homme  l’égalité disparaît, le progrès s’introduit, le travail devient nécessaire.
Il établit donc un parallèle entre le progrès et l’avancée de la misère humaine.
Pour Rousseau, plus les gens sont riches, plus ils inventent des institutions sociales difficiles. Sur un point psychologique et moral, la détérioration est générale.

II. Rhétorique de Rousseau.

Rousseau utilise une rhétorique différente de celle de Voltaire dans Candide, proche de celle de Montaigne. Elle est bâtie sur une opposition : tant que…// dès que…

Progression du tant que : les individus « vécurent libres, sains, heureux [etc.] »
Sa rhétorique correspond à une analyse qui n’entre pas dans les détails mais est une bonne vision d’ensemble ; il établit un parallèle progrès // dégradation.
Il utilise des expressions imagées : toujours dans la progression et la régression
 (schéma ).
On a les progrès de la civilisation composé de la sueur des hommes, la campagne riante : on progresse dans un sens et on descend dans l’autre.
En associant campagne riante, moisson avec esclavage et misère, il fait appel à la compassion.

L’homme est bon : pas mauvais mais pas philanthrope, rien ne le pousse à être mauvais. Dans une société où tout le monde pourrait tout avoir, il n’y aurait pas de raison de faire le mal.