Fiche : Baudelaire, Spleen
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Fiche : Baudelaire, Spleen
SPLEEN
Itinéraire esthétique et spirituel placé sous le signe de Satan et du mal de vivre — le fameux « spleen » —, le recueil les Fleurs du mal, condamné l’année même de sa publication pour « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs », fait entrer la poésie française dans l’ère de la modernité, dont Baudelaire devient, en fait, l’étendard. Commencés sans doute dès 1843, la plupart des poèmes paraissent d’abord dans des revues. Après avoir pensé intituler le recueil les Lesbiennes puis les Limbes, Baudelaire se décide pour les Fleurs du mal. Le titre antithétique suggère que, grâce à l’alchimie poétique, les fleurs naissent du mal, esthétiquement fécond. Ces « fleurs maladives », nées de la souffrance du poète sont dédiées à Théophile Gautier. En août 1857, cet ouvrage condamné est expurgé de six pièces.
La première partie, « Spleen et Idéal », met en scène les « deux postulations simultanées, l’une vers Dieu, l’autre vers Satan » qui se partagent le cœur de l’homme, dualité fatale qui n’est résolue par aucune dialectique. Loin de la mélancolie romantique, le spleen est un malaise existentiel : écrasé par l’Ennui, le corps et l’esprit s’enlisent dans une impuissance chronique et une torpeur insurmontable que traduisent des images de paralysie, de pétrification et d’étouffement. Il y fait une confession sincère de son mal, de ses espérances, de ses défaillances, de sa déchéance. Ses expériences réelles, ses réflexions, et son bagage littéraire (Romantiques) lui permettront d’écrire des poèmes du même genre.
II Plan du texte
1) Le mouvement du poème
Les trois premières strophes débutent par « Quand » ; ce qui exprime l’évolution du Spleen à travers une liste symptomatique. La quatrième strophe décrit un évènement impromptu durant la crise : « Des cloches tout à coup sautent avec furie » ; l’expression est renforcée par « tout à coup ». Le dernier quatrain, grâce à la conjonction « Et » exprime l’achèvement de cette crise.
La dernière strophe est un retour au silence « sans tambours ni musique ». Tout s’éteint, le combat cesse. L’homme renonce et l’Angoisse gagne. L’esprit capitule.
Pour exprimer l’enfermement de son esprit, il utilise des retournements d’images : le ciel devient un couvercle, l’horizon se transforme en un cercle de chaudron sur lequel le ciel pose un couvercle, la Terre se métamorphose en cachot, le grand est désormais petit. Ces images d’évasion deviennent des instruments d’écrasement. L’Espérance est assimilée à « une chauve-souris » ; expression des ténèbres dans les ténèbres.
2) La lutte entre Spleen et Idéal
Dans les strophes II à IV, l’Idéal est présent et l’esprit du poète se bat pour sortir de sa propre prison psychique. Un combat sans merci commence entre le Spleen et l’Idéal : « gémissements », « en proie », « cachot », « barreaux », « filets », « furie », « hurlements », « geindre ». Cette lutte est exprimée par une série d’images. (Chaque strophe vient déposer son lot d’images.) On remarque l’absence de couleurs et la grisaille tend vers le noir. Nerval parlera du « Soleil noir de la mélancolie ».
Dans la strophe V c’est la défaite de l’Idéal « corbillard », « vaincu, pleure ». L’espoir disparaît et le Spleen triomphant s’installe. L’Angoisse peu à peu devient maître de l’âme. Elle règne sur l’âme vaincue qui renonce à ses aspirations vers l’Idéal. La tyrannie du Spleen finit par écraser l’esprit. C’est le triomphe du noir ; Baudelaire l’appelle le Néant.
3) Le caractère pathologique du Spleen
Tout le poème est en progression. Le poète est en proie à des angoisses incontrôlées, à des hallucinations et à des malaises poussés jusqu’aux limites de la folie. Au fur et à mesure, sa souffrance s’amplifie. Le Spleen se traduit par une montée vers la crise nerveuse, la dépression.
C’est donc la forme aigue, nettement pathologique et dramatique, qui est ici décrite.
Itinéraire esthétique et spirituel placé sous le signe de Satan et du mal de vivre — le fameux « spleen » —, le recueil les Fleurs du mal, condamné l’année même de sa publication pour « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs », fait entrer la poésie française dans l’ère de la modernité, dont Baudelaire devient, en fait, l’étendard. Commencés sans doute dès 1843, la plupart des poèmes paraissent d’abord dans des revues. Après avoir pensé intituler le recueil les Lesbiennes puis les Limbes, Baudelaire se décide pour les Fleurs du mal. Le titre antithétique suggère que, grâce à l’alchimie poétique, les fleurs naissent du mal, esthétiquement fécond. Ces « fleurs maladives », nées de la souffrance du poète sont dédiées à Théophile Gautier. En août 1857, cet ouvrage condamné est expurgé de six pièces.
La première partie, « Spleen et Idéal », met en scène les « deux postulations simultanées, l’une vers Dieu, l’autre vers Satan » qui se partagent le cœur de l’homme, dualité fatale qui n’est résolue par aucune dialectique. Loin de la mélancolie romantique, le spleen est un malaise existentiel : écrasé par l’Ennui, le corps et l’esprit s’enlisent dans une impuissance chronique et une torpeur insurmontable que traduisent des images de paralysie, de pétrification et d’étouffement. Il y fait une confession sincère de son mal, de ses espérances, de ses défaillances, de sa déchéance. Ses expériences réelles, ses réflexions, et son bagage littéraire (Romantiques) lui permettront d’écrire des poèmes du même genre.
II Plan du texte
1) Le mouvement du poème
Les trois premières strophes débutent par « Quand » ; ce qui exprime l’évolution du Spleen à travers une liste symptomatique. La quatrième strophe décrit un évènement impromptu durant la crise : « Des cloches tout à coup sautent avec furie » ; l’expression est renforcée par « tout à coup ». Le dernier quatrain, grâce à la conjonction « Et » exprime l’achèvement de cette crise.
La dernière strophe est un retour au silence « sans tambours ni musique ». Tout s’éteint, le combat cesse. L’homme renonce et l’Angoisse gagne. L’esprit capitule.
Pour exprimer l’enfermement de son esprit, il utilise des retournements d’images : le ciel devient un couvercle, l’horizon se transforme en un cercle de chaudron sur lequel le ciel pose un couvercle, la Terre se métamorphose en cachot, le grand est désormais petit. Ces images d’évasion deviennent des instruments d’écrasement. L’Espérance est assimilée à « une chauve-souris » ; expression des ténèbres dans les ténèbres.
2) La lutte entre Spleen et Idéal
Dans les strophes II à IV, l’Idéal est présent et l’esprit du poète se bat pour sortir de sa propre prison psychique. Un combat sans merci commence entre le Spleen et l’Idéal : « gémissements », « en proie », « cachot », « barreaux », « filets », « furie », « hurlements », « geindre ». Cette lutte est exprimée par une série d’images. (Chaque strophe vient déposer son lot d’images.) On remarque l’absence de couleurs et la grisaille tend vers le noir. Nerval parlera du « Soleil noir de la mélancolie ».
Dans la strophe V c’est la défaite de l’Idéal « corbillard », « vaincu, pleure ». L’espoir disparaît et le Spleen triomphant s’installe. L’Angoisse peu à peu devient maître de l’âme. Elle règne sur l’âme vaincue qui renonce à ses aspirations vers l’Idéal. La tyrannie du Spleen finit par écraser l’esprit. C’est le triomphe du noir ; Baudelaire l’appelle le Néant.
3) Le caractère pathologique du Spleen
Tout le poème est en progression. Le poète est en proie à des angoisses incontrôlées, à des hallucinations et à des malaises poussés jusqu’aux limites de la folie. Au fur et à mesure, sa souffrance s’amplifie. Le Spleen se traduit par une montée vers la crise nerveuse, la dépression.
C’est donc la forme aigue, nettement pathologique et dramatique, qui est ici décrite.
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